Le stockage des produits inflammables constitue un point critique pour toute installation classée (ICPE), qu’il s’agisse d’un site industriel, d’un local de stockage ou d’une zone extérieure couverte. Les liquides combustibles, les gaz dangereux et les produits chimiques nocifs nécessitent des conditions très précises pour être stockés en toute sécurité.
L’arrêté du 12 juin 2025, applicable à partir du 1ᵉʳ janvier 2026, vient abroger les arrêtés du 3 octobre 2010 et du 16 juillet 2024, pour mettre à jour les règles de classement ICPE relatives au stockage de produits inflammables et au risque chimique.
Ce présent arrêté fixe des dispositions spécifiques en matière de rétention, de ventilation, de compatibilité des substances et de prévention incendie. Il s’inscrit dans la continuité de la réglementation en vigueur, en tenant compte des retours d’expérience, des accidents récents et des progrès technologiques dans les équipements de sécurité.
Les grandes lignes du nouvel arrêté ICPE
Champ d’application et rubriques concernées
Ce texte s’applique à toutes les rubriques ICPE impliquant le stockage de liquides inflammables, combustibles ou toxiques, y compris les déchets dangereux. Les installations soumises à autorisation ou enregistrement doivent désormais disposer d’un plan de prévention et d’un guide de conformité validé par l’inspection des installations classées.
Chaque local, compartiment ou cellule de stockage doit répondre à des exigences précises :
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Ventilation et aération adaptées (naturelle ou mécanique) ;
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Accès sécurisé pour les secours et le personnel ;
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Matériaux résistants à la chaleur, aux produits chimiques et à la corrosion ;
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Surface ventilée et protégée contre toute émission de vapeurs nocives.
Quantité, volume et capacité de stockage
Le volume total stocké et la capacité utile de rétention doivent être calculés en fonction :
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de la quantité maximale de liquide inflammable par unité de stockage (en litre ou mètre cube) ;
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du type de récipient ou de conteneur mobile utilisé (fût, bouteille, citerne, contenant plastique, etc.) ;
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du débit d’air minimal exigé par la norme EN 14470-1 pour garantir une ventilation permanente.
Les récipients en plastique non résistants à la chaleur sont interdits à partir de septembre 2026 pour les liquides à point éclair inférieur à 60 °C.
Les solutions en acier galvanisé ou en acier inoxydable, avec garantie anti-corrosion, deviennent la référence, notamment pour les bacs de rétention ou les conteneurs métalliques.
Rétention, compatibilité et prévention des pollutions
Dispositifs de rétention conformes à la réglementation
Les bacs de rétention, barrières anti-pollution et zones de collecte des eaux d’incendie doivent être dimensionnés en fonction de la capacité totale de stockage.
Les barrières Pollu-Stop, par exemple, permettent de confiner les effluents pollués et de préserver l’eau et le sol en cas d’incendie ou de fuite.
Chaque lieu de stockage doit comporter :
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un système de rétention déportée ou un mur anti-pollution en cas de stockage extérieur ;
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une position ouverte ou fermée compatible avec la fermeture automatique des vannes de sécurité ;
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un dispositif de protection anti débordement conforme à la réglementation en vigueur.
Incompatibilités chimiques à éviter
Les substances appartenant à des familles différentes (acides, comburants, gaz, produits corrosifs ou CMR) doivent être stockées séparément. Les règles d’incompatibilité sont rappelées dans le guide relatif à la prévention du risque chimique.
Exemple :
Il est interdit de stocker des acides forts dans le même compartiment qu’un liquide inflammable ou un combustible.
Chaque armoire de sécurité ventilée doit être équipée d’un pictogramme clair précisant la nature du danger et la classe de produit.
Ventilation, détection et conditions de stockage
Aération et ventilation des locaux
La ventilation joue un rôle essentiel dans la prévention des incendies et la santé des travailleurs. Les locaux ventilés doivent assurer un débit d’air minimal, proportionné au volume stocké, et garantir une température stable. Les systèmes de détection des vapeurs ou gaz inflammables doivent être reliés à des dispositifs d’alerte automatique et à des moyens d’extinction. L’air neuf doit circuler en permanence dans les armoires ventilées pour éviter toute accumulation de vapeurs explosives.
Les zones de stockage doivent être facilement accessibles, avec des sorties de secours dégagées et des chemins d’accès protégés.
Étiquetage et identification
Chaque emballage, récipient ou bouteille de gaz doit comporter une étiquette lisible mentionnant :
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la nature du produit et son état physique (liquide, gaz, solide) ;
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la mention de danger, le pictogramme et les phrases H et P ;
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le numéro de rubrique ICPE et la référence réglementaire applicable.
Un plan de stockage doit être affiché à l’entrée du local, précisant les zones à risque, les volumes stockés et les équipements de protection.
Les barrières Pollu-Stop : une solution de terrain
Lors d’un accident, le confinement des eaux d’incendie devient une priorité absolue.
Les barrières Pollu-Stop, installées au sein des sites industriels, assurent :
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une fermeture automatique en cas de fuite,
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un confinement immédiat des eaux chargées en produits chimiques,
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une rétention mobile et modulable, adaptée à chaque surface de stockage.
Grâce à leur conception en acier galvanisé et à leur système de déclenchement rapide, elles sont compatibles avec la réglementation en vigueur et avec les dispositifs de fermeture automatique imposés par les textes récents. Ces équipements permettent aux exploitants d’être conformes à la réglementation tout en protégeant durablement l’environnement et la santé des personnes.
Mise en œuvre et recommandations pratiques
Étapes clés de la mise en conformité
D’ici janvier 2026, chaque exploitant doit :
- Évaluer l’état des lieux de stockage (intérieur, couvert, extérieur).
- Vérifier la conformité des bacs, armoires et contenants selon la norme EN 14470-1.
- Installer une ventilation efficace, une rétention adaptée et des équipements d’extinction (moyens fixes et mobiles).
- Former le personnel sur les risques, l’étiquetage, les pictogrammes et la manipulation sécurisée.
- Mettre en place une gestion des déchets dangereux et une zone de collecte conforme.
Exemple d’application concrète
Dans le cadre de la mise en rétention des eaux d’incendie d’une zone de fabrication de résine et de colle, la mise en place de six barrières de rétention Pollu-Stop a permis :
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d’éviter la propagation d’une fuite vers les réseaux d’eau pluviale,
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de limiter l’émission de vapeurs toxiques grâce à une ventilation renforcée,
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de sécuriser le stockage couvert tout en maintenant l’accès aux secours.
Ce type de solution, relative à la protection anti-pollution, constitue une base essentielle pour toute stratégie de prévention des risques chimiques.
En résumé : une opportunité pour améliorer la sécurité et la conformité
L’arrêté du 12 juin 2025 représente une évolution majeure dans la réglementation du stockage des produits chimiques et inflammables.
Il impose une approche globale, fondée sur :
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la prévention du danger,
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la rétention efficace des liquides,
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la ventilation adaptée des locaux,
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et la protection de l’eau, du sol et de l’air.
Les exploitants doivent s’appuyer sur des matériels adaptés, sécurisés et compatibles avec la réglementation (barrières, armoires ventilées, bacs en acier galvanisé).
Grâce à la barrière Pollu-Stop, il est possible d’intégrer des solutions techniques conformes, faciles à mettre en œuvre, et parfaitement adaptées aux installations classées.
Anticiper ces changements, c’est protéger l’utilisateur, assurer la sécurité du site, et préserver durablement l’environnement.




