Chaque année, des incendies industriels rappellent à quel point la gestion des eaux d’extinction est importante. Ces effluents, chargés en produits chimiques toxiques, représentent une menace directe pour les sols, les nappes phréatiques et la biodiversité.
En juin 2025, un incendie s’est déclaré sur le site Seveso de Rognac (Bouches-du-Rhône), spécialisé dans le traitement de déchets dangereux.
Cet événement souligne l’importance d’anticiper la gestion des eaux d’extinction et de mettre en place des solutions de confinement adaptées.
Cet article présente les stratégies essentielles pour gérer les eaux d’incendie.
Qu’est-ce que l’eau d’extinction ?
L’eau d’extinction est l’eau utilisée pour combattre les feux lors d’un incendie. Elle est indispensable pour maîtriser un sinistre, mais elle se charge rapidement de produits dangereux : hydrocarbures, solvants, métaux lourds, mousses ou substances PFAS. Une fois contaminée, cette eau n’est plus une ressource naturelle neutre, mais un effluent pollué.
Sans système de rétention ou de stockage, elle s’infiltre dans le sol, les nappes phréatiques ou les cours d’eau, posant de graves problèmes de pollution et de santé publique.
Le cadre réglementaire en France
En France, la réglementation impose des mesures strictes pour la rétention des eaux d’extinction :
- ICPE et sites SEVESO : obligation d’équipements adaptés.
- Guide D9A : référence méthodologique pour calculer les volumes de rétention.
- Arrêtés spécifiques (ex. 11 avril 2017 – entrepôts rubrique 1510) : prescriptions d’étanchéité.
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Contrôles périodiques : tests, maintenance et vérification de chaque équipement.
Quels sont les risques liés aux eaux d’extinction ?
Les risques sont multiples :
- Contamination des sols et des nappes phréatiques.
- Impact sur la biodiversité et la qualité de l’environnement.
- Présence de substances persistantes difficiles à traiter (PFAS, huiles, métaux).
- Responsabilité réglementaire : sanctions, amendes, coûts élevés de dépollution.
Une mauvaise gestion des eaux d’extinction peut coûter plus cher que l’installation d’un dispositif de confinement adapté.
Quelle quantité d’eau d’extinction est nécessaire ?
Le besoin en eau d’extinction varie selon :
- La surface et la configuration du site ou du bâtiment.
- Le type de produits stockés et leur dangerosité.
- La durée d’intervention des pompiers et le débit maximum d’eau mobilisé.
- Les conditions climatiques, pouvant générer un volume supplémentaire de ruissellement.
Le calcul du volume de rétention doit garantir une capacité suffisante pour contenir l’intégralité des eaux d’extinction générées par un sinistre.
Les guides D9 et D9A fournissent les méthodes de calcul pour définir le volume d’eau d’extinction nécessaire et le volume de rétention suffisant.
Qu’est-ce que l’extinction par brouillard ?
En complément de l’eau classique, certaines entreprises choisissent l’extinction par brouillard.
Ce système utilise une pulvérisation de fines gouttelettes qui absorbe la chaleur et réduit la consommation d’eau.
Avantages :
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Réduction de la quantité d’eau nécessaire.
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Solution plus économique en exploitation.
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Moins de pollution générée par l’eau résiduelle.
Cette technologie est particulièrement adaptée aux sites où la prévention de la pollution est essentielle.
Comment gérer et stocker les eaux d’extinction ?
La gestion des eaux d’extinction repose sur la prévention et sur des équipements de stockage adaptés :
| Solution | Cas d’usage | Avantages | Points de vigilance |
|---|---|---|---|
| Bassins de rétention (béton, PEHD, enterrés) | Stockage temporaire des eaux polluées | Grande capacité, robustesse | Prix, besoin en place, entretien régulier |
| Barrières de rétention (fixes, mobiles, automatiques) | Protection des accès, portes, quais | Installation rapide, flexibilité | Vérification des joints, automatisation fiable |
| Citernes souples ou cuves de stockage | Sites à espace réduit | Maîtrise du volume, transportables | Étanchéité, pompage et maintenance nécessaires |
| Revêtements étanches et joints | Sols, rampes, cuvettes | Prévention de l’infiltration | Compatibilité chimique, contrôle périodique |
Les bassins de rétention et les citernes assurent la retenue et la collecte de l’eau afin d’éviter toute dispersion dans la nature. Ces dispositifs constituent une réserve temporaire pour les eaux d’extinction avant traitement.
Chaque élément, qu’il s’agisse de barrières, bassins ou citernes, doit être vérifié régulièrement pour garantir l’étanchéité et la sécurité.
Récupération et recyclage des eaux suite à un incendie
Une fois récupérées, les eaux d’extinction sont stockées dans un réservoir en plastique, généralement en polychlorure de vinyle (PVC), qui offre une résistance chimique et mécanique adaptée à ces eaux chargées en produits chimiques. Ce stockage temporaire permet ensuite de traiter ou de recycler ces effluents en toute sécurité, réduisant ainsi les risques pour les sols et les nappes phréatiques.
Codes de bonnes pratiques et prévention
Pour réduire les risques, il est essentiel de :
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Intégrer la gestion des eaux d’extinction dans le plan de prévention incendie.
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Vérifier régulièrement la disponibilité et la fiabilité de la source d’approvisionnement en eau afin de garantir une efficacité maximale en cas de sinistre.
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Réaliser des contrôles réguliers des dispositifs de confinement.
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Organiser des tests périodiques pour vérifier la fiabilité des systèmes.
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Documenter chaque intervention pour garantir la conformité aux normes.
Études de cas
Lors de l’incendie de Rognac (2025, site Seveso Spur), malgré un bassin de rétention, les eaux d’extinction ont dépassé la capacité de confinement et se sont partiellement déversées dans l’étang de Berre, provoquant des restrictions temporaires d’usages (pêche, baignade, activités nautiques). Cet exemple illustre la nécessité de dimensionner correctement les capacités de stockage et d’anticiper des scénarios extrêmes.
Exemple d’une solution performante : les barrières Pollu‑Stop
Pollu‑Stop (division de MSEI Environnement) conçoit des barrières de rétention des eaux d’extinction et des pollutions industrielles avec de très hautes performances : résistance au feu jusqu’à 1000 °C pendant 30 minutes (certification T30), étanchéité assurée grâce à des joints en mousse polyuréthane spéciale, déclenchement automatique via SSI ou manuel, finition personnalisée et adaptation aux zones ATEX.
✅ Fonctionnement et caractéristiques
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Déclenchement manuel ou automatique (via SSI ou signal 24 V CC).
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Mécanismes de secours : batteries, horloge de temporisation.
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Options de signalisation : lampe flash, signal sonore.
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Installation sur mesure par des équipes qualifiées (certification MASE).
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Large gamme (environ 70 modèles) pour s’adapter à tous les besoins industriels.
🌟 Avantages
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Mise en place rapide en cas d’urgence.
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Faible coût de maintenance annuel.
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Personnalisation selon les contraintes du site et exigences réglementaires.
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Résistance et fiabilité éprouvées, utilisées par des industriels de renom (BASF, EDF, Lubrizol…).
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Limitation des risques environnementaux et financiers liés à la dispersion des eaux polluées.
Gestion des eaux d’extinction sur la plateforme logistique Agroterm
Dans le cadre de ce projet, MSEI Environnement est intervenu pour un bâtiment logistique où le risque de feu est particulièrement présent en raison du stockage de produits inflammables. L’étude, réalisée dans un secteur sensible, a permis de fournir une solution complète adaptée à la configuration particulière du site.
Le projet comprenait l’installation de barrières de rétention Pollu-Stop autour de 5 cellules de stockage. Ces barrières assurent le stockage des eaux d’extinction avec déclenchement automatique via SSI et horloge de temporisation, et une étanchéité renforcée assurée par un joint souple pare-feu entre les lignes de rayonnage, afin de séparer les produits non miscibles. Le dimensionnement a été effectué selon la Directive D9, garantissant un volume adapté pour le confinement des effluents et limitant ainsi les risques de pollution associés aux eaux d’extinction.
Grâce à ce moyen technique, les eaux issues d’un sinistre ( contenant divers produits ou déchets) sont efficacement confinées, évitant toute dispersion dans l’environnement.
Protégez votre site
Anticiper l’effet des eaux d’incendie est essentiel. La rétention des eaux d’extinction n’est pas seulement une obligation légale : c’est une mesure essentielle pour protéger l’environnement, éviter des coûts de dépollution et préserver l’image de l’entreprise.
MSEI Environnement accompagne les industriels dans l’installation et la maintenance de solutions fiables de rétention et de prévention.
➡️ Toute information complémentaire à cet article peut être obtenue en consultant la page web dédiée sur le site de MSEI Environnement.
Vous pouvez aussi nous contacter directement sur ce sujet ✆ : 03 44 12 13 30




